Un Pavillon d’hier et d’aujourd’hui

21 Juin 2018

Le Bois de Boulogne n’est à Paris que depuis un demi-siècle. il reste l’un des derniers vestiges de l’ancienne forêt de Rouvray dévastée par les révolutionnaires de 1789 et saccagée de nouveau par les Anglais, les Autrichiens et les Cosaques en 1814. Cette forêt s’étendait jusqu’aux remparts de Lutèce. Les Parisiens, comme Dagobert, y chassaient les ours, les loups, les cerfs et les sangliers. Revenant d’un pèlerinage à Boulogne-sur-Mer, Philippe Lebel fit édifier une chapelle aux Mesnuls vouée au culte de Notre-Dame de Boulogne. Le village fut rapidement connu sous le nom de son clocher.

Plus au Nord, un long champ bordait la Seine. Louis IX y fonda une abbaye pour sa fille, Isabelle de France.

D’Henri III à Louis XVI, du Duc de Joyeuse au Comte d’Artois, tous les grands noms de l’Histoire de France ont marqué quelques carrefours du Bois. Puis vint Napoléon III.

Le Baron Georges-Eugène Haussmann nommé préfet de la Seine par l’Empereur, l’ingénieur et paysagiste Charles Joseph Alphand l’architecte Gabriel Davioud conduisirent plus de 12 000 hommes, terrassiers et jardiniers. Le défi fut relevé en un peu moins de deux ans. Plus de 100 kilomètres d’allées, 14 hectares de lacs, des îles, un puits artésien, des cascades, et des mares furent créés ; 42 000 arbres furent plantés et le bois de Boulogne gagna 200 hectares. L’hippodrome de Longchamp fut inauguré en 1857 par l’Empereur Napoléon III.

Pour ses haltes au bois l’Empereur s’était réservé un petit pavillon au pied de la « Grande Cascade », d’où son nom. Ce pavillon fut transformé en restaurant pour l’Exposition Universelle de 1900. À cette époque, il était de bon ton de se promener au Bois pour y faire admirer ses attelages.

Au cours des années, ce pavillon a subi différentes transformations, tout en lui conservant son style « Rétro-Métro ».

Aujourd’hui, en lisière de ce Bois de Boulogne, la Grande Cascade, toute de verre et de métal agrémentée d’une impressionnante marquise coiffant sa terrasse, ne passe pas inaperçue. Une atmosphère intemporelle entre boiseries, dorures el lustres en cristal y règne. Sous un ciel en trompe-l’oeil qui recouvre la verrière zénithale, la belle excentrique convie l’oeil et le palais à de subtiles réjouissances.

Autant d’éléments qui participent à faire de la Grande Cascade un conservatoire vivant de l’art de vivre à la française.